Le cancer de la prostate représente un enjeu de santé publique significatif, affectant un grand nombre d'hommes. Chaque année, on estime que près de 59 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France, ce qui souligne l'impératif d'explorer des options thérapeutiques innovantes et efficaces pour la prise en charge de cette pathologie. Face à cette réalité, diverses approches de traitement existent, chacune présentant des spécificités, des avantages et des limites. La curiethérapie prostatique se positionne comme une solution ciblée et de haute précision pour le traitement du cancer de la prostate, offrant une alternative intéressante aux méthodes conventionnelles.
Plusieurs options thérapeutiques sont disponibles pour la prise en charge du cancer de la prostate, incluant la chirurgie, notamment la prostatectomie radicale robot-assistée ou laparoscopique, la radiothérapie externe conformationnelle avec modulation d'intensité (IMRT), qui consiste à irradier la prostate de l'extérieur avec une grande précision, et la surveillance active, une stratégie de suivi régulier sans intervention immédiate, réservée aux cancers de faible risque évolutif. Bien que ces traitements soient largement utilisés, la curiethérapie offre une alternative pertinente et ciblée. Cette technique innovante consiste à implanter des sources radioactives directement au sein de la prostate, permettant une irradiation interne et localisée de la tumeur. La curiethérapie est une forme de brachythérapie, un type de radiothérapie interne.
Comprendre la curiethérapie prostatique : principes, mécanismes et types
La curiethérapie prostatique est une forme avancée de radiothérapie interne, également appelée brachythérapie prostatique, qui consiste à placer des sources radioactives de petite taille directement à l'intérieur de la glande prostatique afin de détruire les cellules cancéreuses. Cette technique repose sur le principe fondamental de l'utilisation de rayonnements ionisants, tels que les rayons gamma ou les rayons X, qui induisent des dommages irréparables à l'ADN des cellules cancéreuses. En ciblant spécifiquement les cellules tumorales, la curiethérapie empêche leur division et leur prolifération, entraînant ainsi leur destruction. Un avantage significatif de cette approche réside dans sa capacité à délivrer une dose élevée de radiation directement à la tumeur tout en minimisant l'exposition des tissus sains environnants, tels que la vessie et le rectum, ce qui réduit considérablement les effets secondaires potentiels par rapport à la radiothérapie externe.
Un atout majeur de la curiethérapie réside dans sa capacité à cibler avec une précision inégalée la tumeur prostatique. En concentrant la dose de radiation directement sur les cellules cancéreuses, cette technique réduit significativement le risque d'endommager les organes voisins et de provoquer des effets secondaires indésirables. Cette approche innovante permet d'améliorer considérablement la qualité de vie du patient après le traitement, tout en offrant une efficacité comparable aux autres options thérapeutiques. Une illustration schématique pourrait démontrer visuellement comment cette technique cible efficacement la zone affectée, préservant les tissus sains.
Types de curiethérapie prostatique : bas débit de dose (LDR) et haut débit de dose (HDR)
Il existe principalement deux modalités de curiethérapie prostatique : la curiethérapie de bas débit de dose (LDR) et la curiethérapie de haut débit de dose (HDR). Chaque type de curiethérapie se distingue par des caractéristiques spécifiques en termes de sources radioactives utilisées, de durée d'irradiation et de procédure d'implantation. Le choix de la modalité de curiethérapie la plus appropriée dépendra des caractéristiques spécifiques de la tumeur, du stade de la maladie et des préférences individuelles du patient, après une discussion approfondie avec l'équipe médicale.
Curiethérapie de bas débit de dose (LDR) : implantation permanente de graines radioactives
La curiethérapie LDR, également connue sous le nom d'implantation permanente de graines radioactives, implique l'insertion permanente de petites graines radioactives, généralement composées d'iode 125 ou de palladium 103, directement dans la prostate. Ces graines libèrent une faible dose de radiation de manière continue sur une période prolongée, s'étendant généralement sur plusieurs semaines voire plusieurs mois, ce qui permet de détruire progressivement les cellules cancéreuses. L'un des principaux avantages de cette technique est qu'elle ne nécessite pas le retrait des sources radioactives après la fin du traitement, simplifiant ainsi la procédure pour le patient.
Un avantage spécifique de la curiethérapie LDR est qu'elle est généralement réalisée en une seule séance sous anesthésie et ne nécessite qu'une courte hospitalisation, souvent de moins de 24 heures. Cependant, la durée d'irradiation prolongée peut potentiellement impacter la vie quotidienne du patient, qui devra prendre certaines précautions spécifiques pour minimiser l'exposition de son entourage à la radiation, bien que le risque soit considéré comme minime. Ces précautions peuvent inclure, par exemple, le port de préservatif pendant les rapports sexuels pendant une période déterminée, généralement de quelques mois, et éviter les contacts rapprochés prolongés avec les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Curiethérapie de haut débit de dose (HDR) : irradiation temporaire et ciblée
La curiethérapie HDR, quant à elle, se caractérise par l'insertion temporaire d'aiguilles creuses dans la prostate, à travers lesquelles une source radioactive de haute intensité, généralement de l'iridium 192, est introduite pendant une courte période de temps. Après la délivrance de la dose de radiation programmée, la source radioactive et les aiguilles sont retirées, ne laissant aucun matériau radioactif dans le corps du patient. Cette technique nécessite une hospitalisation plus longue et une anesthésie générale ou locorégionale.
Un avantage significatif de la curiethérapie HDR réside dans sa capacité à délivrer une dose de radiation plus élevée en un temps plus court, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour certains types de cancer de la prostate présentant un risque plus élevé d'agressivité. Cependant, cette modalité de traitement nécessite une planification plus complexe et une expertise médicale plus pointue, et elle est souvent combinée à une radiothérapie externe pour les cancers localement avancés. La curiethérapie HDR peut être effectuée en une ou plusieurs séances, en fonction des caractéristiques de la tumeur et du protocole de traitement établi par l'équipe médicale. Il est important de noter que la curiethérapie HDR permet un contrôle plus précis de la dose de radiation délivrée, minimisant ainsi les risques d'effets secondaires.
Tableau comparatif des deux types de curiethérapie prostatique
Caractéristique | Curiethérapie de Bas Débit de Dose (LDR) | Curiethérapie de Haut Débit de Dose (HDR) |
---|---|---|
Type de sources radioactives | Graines radioactives (Iode 125, Palladium 103) | Source radioactive unique (Iridium 192) |
Durée d'irradiation | Prolongée (semaines ou mois) | Courte (minutes par séance) |
Hospitalisation | Courte (généralement moins de 24 heures) | Plus longue (plusieurs jours) |
Anesthésie | Générale ou rachianesthésie | Générale ou locorégionale |
Retrait des sources radioactives | Non (implantation permanente) | Oui (irradiation temporaire) |
Nombre de séances | Une seule séance | Une ou plusieurs séances |
La procédure de curiethérapie prostatique : étape par étape du processus
La procédure de curiethérapie prostatique est un processus complexe et méticuleux qui requiert une planification minutieuse et une expertise médicale spécialisée. Elle se déroule en plusieurs étapes distinctes, allant de la préparation initiale du patient jusqu'à l'implantation précise des sources radioactives et au suivi post-opératoire attentif. Chaque étape du processus est d'une importance capitale pour assurer le succès du traitement et minimiser les risques potentiels de complications.
Avant de procéder à la curiethérapie, le patient doit subir une série complète d'examens et de consultations approfondies afin d'évaluer avec précision son état de santé général et de déterminer si la curiethérapie représente l'option de traitement la plus appropriée et la plus bénéfique pour son cas spécifique. Ces examens comprennent généralement une imagerie par résonance magnétique (IRM) multiparamétrique de la prostate, des biopsies prostatiques ciblées pour confirmer le diagnostic et évaluer le grade de la tumeur, ainsi qu'une consultation détaillée avec un urologue et un radiothérapeute spécialisés dans le traitement du cancer de la prostate.
Préparation du patient : examens, consultations et instructions préopératoires
La préparation du patient pour la curiethérapie comprend plusieurs étapes clés visant à optimiser les chances de succès du traitement et à minimiser les risques de complications. Le patient doit tout d'abord consulter un urologue spécialisé et un radiothérapeute expérimenté pour discuter en détail des avantages et des risques potentiels de la curiethérapie, ainsi que des alternatives thérapeutiques disponibles. Ensuite, des examens nécessaires, tels qu'une IRM multiparamétrique de la prostate et des biopsies ciblées, sont réalisés pour planifier le traitement avec une précision maximale. Une préparation intestinale spécifique est également requise pour vider les intestins avant la procédure, et une préparation médicamenteuse peut être prescrite pour réduire les risques de complications infectieuses ou inflammatoires après l'implantation.
- Consultations approfondies avec l'urologue et le radiothérapeute
- Réalisation d'examens d'imagerie et de biopsies ciblées pour la planification
- Préparation intestinale rigoureuse
- Préparation médicamenteuse adaptée au profil du patient
- Information complète du patient sur le déroulement de la procédure et les effets secondaires potentiels
Planification du traitement : imagerie 3D et modélisation informatique
La planification précise du traitement est une étape essentielle pour garantir la précision et l'efficacité de la curiethérapie prostatique. Cette planification repose sur l'utilisation d'une imagerie 3D de pointe, telle que l'échographie transrectale, le scanner ou l'IRM, pour déterminer avec une grande précision la taille et la forme de la glande prostatique, ainsi que la localisation exacte de la tumeur à l'intérieur de la prostate. Des logiciels de planification sophistiqués sont ensuite utilisés pour calculer la position optimale des aiguilles ou des graines radioactives, en tenant compte de la proximité des organes à risque, tels que la vessie et le rectum, et en optimisant la distribution de la dose de radiation à l'intérieur de la tumeur.
L'utilisation de ces logiciels de planification avancés permet de déterminer avec une grande précision la dose de radiation à délivrer à chaque point de la prostate, en tenant compte de la proximité des organes sensibles et en minimisant leur exposition à la radiation. Cette planification individualisée est adaptée en fonction de l'anatomie spécifique du patient et des caractéristiques de sa tumeur, ce qui permet d'optimiser l'efficacité du traitement et de réduire les risques d'effets secondaires indésirables. Le radiothérapeute travaille en étroite collaboration avec l'urologue pour élaborer un plan de traitement personnalisé qui répond aux besoins spécifiques de chaque patient.
Déroulement de l'intervention : techniques d'implantation LDR et HDR
Le déroulement de l'intervention de curiethérapie varie en fonction du type de curiethérapie utilisé, qu'il s'agisse de la LDR ou de la HDR. Dans les deux cas, l'intervention est réalisée sous anesthésie, soit générale, soit rachianesthésie, afin d'assurer le confort du patient pendant toute la durée de la procédure. Des aiguilles spéciales sont insérées dans la prostate à travers le périnée, la région située entre les testicules et l'anus, soit pour implanter les graines radioactives dans le cas de la LDR, soit pour délivrer la dose de radiation à l'aide d'une source radioactive de haute intensité dans le cas de la HDR.
Curiethérapie LDR : implantation percutanée de graines radioactives
Pour la curiethérapie LDR, l'anesthésie est généralement générale ou rachianesthésie. Un gabarit spécial et des aiguilles fines sont utilisés pour implanter les graines radioactives de manière précise et uniforme dans toute la glande prostatique, en suivant scrupuleusement le plan de traitement établi au préalable. Un contrôle échographique en temps réel est réalisé pendant toute la durée de la procédure pour s'assurer du bon positionnement des graines et ajuster l'implantation si nécessaire. La durée de l'intervention est variable, mais elle dure en moyenne entre 1 heure et 2 heures, en fonction de la taille de la prostate et du nombre de graines à implanter.
Curiethérapie HDR : délivrance temporaire de radiation à haut débit
Pour la curiethérapie HDR, l'anesthésie est généralement générale. Des aiguilles creuses sont insérées dans la prostate sous contrôle échographique ou scanner. Ces aiguilles sont ensuite connectées à un appareil de brachythérapie, qui délivre la dose de radiation programmée de manière précise et contrôlée pendant une courte période de temps. Après la délivrance de la dose, les aiguilles sont retirées, ne laissant aucun matériau radioactif dans le corps du patient. La durée de l'intervention et de l'hospitalisation dépend du nombre de séances nécessaires et de la complexité du plan de traitement.
Suivi post-opératoire immédiat : surveillance et gestion des effets secondaires
Après l'intervention de curiethérapie, le patient est étroitement surveillé pendant une période de temps variable, généralement de quelques heures à quelques jours, afin de détecter d'éventuelles complications post-opératoires, telles qu'une rétention urinaire aiguë ou des saignements. Des instructions post-opératoires claires et précises sont fournies aux patients avant leur sortie de l'hôpital, notamment des recommandations spécifiques pour les patients ayant subi une curiethérapie LDR, comme le port de préservatif pendant les rapports sexuels pendant une période donnée et l'évitement des contacts rapprochés prolongés avec les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Il est important de surveiller attentivement les signes et symptômes de complications potentielles, tels que la difficulté à uriner, la présence de sang dans les urines ou dans les selles, ou des douleurs persistantes. Une gestion appropriée des effets secondaires potentiels, tels que les troubles urinaires ou les troubles sexuels, est essentielle pour améliorer la qualité de vie du patient après la curiethérapie. Des médicaments peuvent être prescrits pour soulager ces symptômes et des séances de rééducation périnéale peuvent être recommandées pour améliorer le contrôle urinaire.
Avantages et inconvénients de la curiethérapie prostatique : une analyse approfondie
Comme tout traitement médical, la curiethérapie prostatique présente à la fois des avantages significatifs et des inconvénients potentiels qu'il est essentiel de prendre en compte avant de prendre une décision éclairée. Les avantages sont principalement liés à son efficacité dans le contrôle du cancer de la prostate et à sa capacité à cibler précisément la tumeur, minimisant ainsi les dommages aux tissus sains environnants. Les inconvénients, quant à eux, sont principalement liés aux effets secondaires potentiels du traitement et aux contre-indications spécifiques.
Il est donc crucial de bien comprendre les avantages et les inconvénients de cette thérapie afin de prendre une décision éclairée en concertation avec l'équipe médicale. Parmi ses principaux atouts, on note sa capacité à cibler précisément la tumeur avec une irradiation localisée, ce qui permet de préserver au maximum les fonctions urinaires et sexuelles du patient. Toutefois, il est également essentiel d'être conscient des risques potentiels et des effets secondaires possibles, tels que les troubles urinaires, les troubles sexuels ou les troubles intestinaux, qui peuvent survenir après le traitement.
Avantages de la curiethérapie : ciblage précis, préservation des fonctions et minimalement invasive
La curiethérapie offre plusieurs avantages significatifs par rapport à d'autres options de traitement du cancer de la prostate, tels que la chirurgie ou la radiothérapie externe. Elle est particulièrement efficace pour les cancers de la prostate de faible et de risque intermédiaire, elle permet un ciblage précis de la tumeur tout en préservant au maximum les organes et les tissus sains environnants, elle est considérée comme une procédure mini-invasive avec une récupération plus rapide, et elle peut être une option intéressante pour les patients qui ne sont pas éligibles à la chirurgie en raison de comorbidités ou d'autres facteurs de risque.
- Efficacité : Les taux de succès sont comparables à la chirurgie et à la radiothérapie externe, en particulier pour les cancers de la prostate de faible et de risque intermédiaire. Une étude récente a montré un taux de survie sans récidive de 90% à 10 ans pour les patients traités par curiethérapie LDR.
- Ciblage précis : La concentration de la radiation minimise les dommages aux tissus sains, réduisant ainsi les risques d'effets secondaires.
- Préservation potentielle de la fonction sexuelle et urinaire : La curiethérapie peut préserver la fonction érectile chez 50 à 70% des patients, selon les études.
- Procédure mini-invasive : La curiethérapie est moins invasive que la chirurgie, ce qui se traduit par une récupération plus rapide et une durée d'hospitalisation plus courte.
- Option pour les patients inéligibles à la chirurgie : La curiethérapie peut être une alternative pour les patients présentant des comorbidités ou des contre-indications à la chirurgie.
Inconvénients potentiels : effets secondaires, planification complexe et contre-indications
Malgré ses nombreux avantages, la curiethérapie présente également des inconvénients potentiels qu'il est important de connaître avant de prendre une décision éclairée. Elle peut entraîner des effets secondaires potentiels, tels que des troubles urinaires, des troubles sexuels et des troubles intestinaux, elle nécessite une planification précise et une expertise médicale spécialisée, elle présente des contre-indications spécifiques, telles qu'un volume prostatique trop important ou des antécédents de résection transurétrale de la prostate (RTUP) récente, et elle peut susciter des préoccupations concernant la radioactivité, en particulier dans le cas de la curiethérapie LDR.
Certains patients peuvent ressentir des troubles urinaires, tels qu'une envie fréquente d'uriner, des difficultés à uriner ou une incontinence urinaire. D'autres peuvent éprouver des troubles sexuels, tels qu'une dysfonction érectile ou une diminution de la libido. Des troubles intestinaux, tels qu'une rectite (inflammation du rectum) ou une diarrhée, sont également possibles. Dans de rares cas, des complications plus graves, telles que des fistules recto-urétrales (communication anormale entre le rectum et l'urètre) ou une incontinence sévère, peuvent survenir.
- Effets secondaires potentiels : Les troubles urinaires sont fréquents, touchant environ 20 à 30% des patients après la curiethérapie.
- Nécessité d'une planification précise et d'une expertise médicale : La réussite de la curiethérapie dépend de la qualité de la planification et de l'expérience de l'équipe médicale.
- Contre-indications : Un volume prostatique supérieur à 60 cc peut rendre difficile l'implantation des graines radioactives.
- Préoccupations concernant la radioactivité (LDR) : Bien que le risque soit faible, certains patients peuvent être préoccupés par la présence de graines radioactives dans leur corps. La dose de radiation émise par les graines diminue de moitié tous les 60 jours pour l'Iode 125.
Comparaison avec les autres traitements : avantages et inconvénients relatifs
Il est essentiel de comparer la curiethérapie avec les autres traitements disponibles pour le cancer de la prostate, tels que la chirurgie, la radiothérapie externe et la surveillance active, afin de déterminer quelle est l'option de traitement la plus appropriée pour chaque patient. Chaque traitement présente des avantages et des inconvénients différents, et le choix du traitement le plus adapté dépend des caractéristiques spécifiques du patient, du stade de sa maladie, de ses préférences individuelles et de l'avis de l'équipe médicale.
Traitement | Avantages | Inconvénients | Indications |
---|---|---|---|
Curiethérapie prostatique | Ciblage précis, préservation potentielle des fonctions, mini-invasive, récupération rapide | Effets secondaires potentiels, planification complexe, contre-indications | Cancers de la prostate de faible et de risque intermédiaire, patients ne souhaitant pas ou ne pouvant pas subir de chirurgie |
Chirurgie (Prostatectomie radicale) | Ablation complète de la tumeur, possibilité d'analyse histopathologique complète | Invasive, risque d'effets secondaires (incontinence, impuissance), hospitalisation plus longue | Cancers de la prostate localisés à haut risque, patients en bonne santé générale |
Radiothérapie externe | Non invasive, possibilité de traiter des zones plus étendues | Effets secondaires potentiels (vessie, rectum, intestins), moins précise, risque de second cancer induit par la radiation | Cancers de la prostate localisés ou localement avancés, patients ne pouvant pas subir de chirurgie ou de curiethérapie |
Surveillance active | Évite les traitements inutiles, préserve la qualité de vie à court terme | Risque de progression du cancer, nécessité d'un suivi régulier et rigoureux, anxiété liée à la surveillance | Cancers de la prostate de très faible risque, patients âgés ou présentant des comorbidités importantes |
Candidats à la curiethérapie, suivi post-traitement et perspectives d'avenir
La curiethérapie n'est pas adaptée à tous les patients atteints d'un cancer de la prostate. La sélection des patients est basée sur des critères précis et rigoureux, tels que le stade du cancer, le grade de Gleason, le taux de PSA, le volume prostatique et l'état de santé général du patient. Le suivi après la curiethérapie est essentiel pour surveiller l'efficacité du traitement, détecter d'éventuelles complications et gérer les effets secondaires potentiels.
Il est essentiel de déterminer avec soin si un patient est un bon candidat pour la curiethérapie, en tenant compte de tous les facteurs pertinents. Cette décision est prise par une équipe multidisciplinaire composée d'un urologue, d'un radiothérapeute et d'un oncologue. Le suivi régulier après le traitement est tout aussi crucial pour s'assurer de son efficacité à long terme et pour détecter rapidement tout problème potentiel.
Sélection des patients : critères d'éligibilité et évaluation multidisciplinaire
Les critères de sélection des patients pour la curiethérapie sont basés sur plusieurs facteurs clés, tels que le stade du cancer, le grade de Gleason (un indicateur de l'agressivité du cancer), le taux de PSA (antigène prostatique spécifique), le volume prostatique et l'état de santé général du patient. La classification du risque (faible, intermédiaire, élevé) joue également un rôle important dans la décision. Une évaluation multidisciplinaire, impliquant un urologue, un radiothérapeute et un oncologue, est essentielle pour déterminer si la curiethérapie est l'option de traitement la plus appropriée pour chaque patient.
Si le volume de la prostate est trop important (supérieur à 60 cc), cela peut rendre difficile l'implantation des sources radioactives et augmenter le risque de complications. De même, des antécédents de résection transurétrale de la prostate (RTUP) récente peuvent être une contre-indication à la curiethérapie. Une évaluation approfondie par une équipe médicale spécialisée est donc indispensable pour déterminer l'éligibilité du patient à ce traitement.
- Stade du cancer (T1-T2)
- Grade de Gleason (inférieur ou égal à 7)
- Taux de PSA (inférieur à 10 ng/mL)
- Volume prostatique (inférieur à 60 cc)
- Absence d'antécédents de RTUP récente
- Bon état de santé général du patient
Suivi après la curiethérapie : surveillance du PSA, examens et gestion des effets secondaires
Le suivi après la curiethérapie est essentiel pour surveiller l'efficacité du traitement et détecter d'éventuelles complications ou récidives du cancer. Il comprend généralement un dosage régulier du PSA (antigène prostatique spécifique) tous les 3 à 6 mois pendant les premières années, puis une fois par an à long terme. Des examens complémentaires, tels qu'une IRM ou des biopsies, peuvent être nécessaires en cas d'augmentation du taux de PSA ou d'apparition de symptômes suspects.
Il est crucial de surveiller régulièrement le taux de PSA, car une augmentation peut indiquer une récidive du cancer. Des examens d'imagerie, comme l'IRM multiparamétrique, peuvent également être nécessaires pour évaluer l'état de la prostate et détecter d'éventuelles anomalies. Une prise en charge appropriée des effets secondaires potentiels, tels que les troubles urinaires ou les troubles sexuels, est essentielle pour améliorer la qualité de vie du patient après la curiethérapie. Des médicaments peuvent être prescrits pour soulager ces symptômes et des séances de rééducation périnéale peuvent être recommandées pour améliorer le contrôle urinaire.
Perspectives d'avenir : innovations technologiques et place dans les traitements combinés
La curiethérapie prostatique est un domaine en constante évolution, avec des innovations technologiques continues visant à améliorer l'efficacité du traitement, à réduire les effets secondaires et à élargir les indications. Des améliorations techniques sont en cours de développement, telles que de nouvelles sources radioactives plus performantes, des logiciels de planification plus sophistiqués et des techniques d'implantation plus précises. La curiethérapie pourrait également jouer un rôle de plus en plus important dans les traitements combinés, en association avec l'hormonothérapie, la radiothérapie externe ou d'autres thérapies ciblées, afin d'optimiser les résultats pour les patients atteints de cancers de la prostate plus agressifs.
Des études cliniques sont en cours pour évaluer l'efficacité de la curiethérapie dans différents sous-groupes de patients et pour optimiser les protocoles de traitement. L'objectif est de rendre ce traitement encore plus efficace, plus sûr et plus accessible à un plus grand nombre de patients atteints de cancer de la prostate. L'utilisation de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique pourrait également permettre d'améliorer la planification du traitement et de prédire la réponse des patients à la curiethérapie.
Des données récentes indiquent qu'environ 90% des hommes traités par curiethérapie LDR pour un cancer de la prostate de faible risque sont toujours en rémission après 10 ans, ce qui témoigne de l'efficacité à long terme de ce traitement. Le grade de Gleason, un indicateur de l'agressivité du cancer, est généralement inférieur ou égal à 6 chez les patients éligibles à la curiethérapie. Le taux de PSA (antigène prostatique spécifique) est souvent inférieur à 10 ng/mL avant le traitement. Le volume de la prostate, un facteur déterminant pour la planification du traitement, est fréquemment inférieur à 50 cc chez les patients sélectionnés pour la curiethérapie. Enfin, l'âge moyen des patients bénéficiant de cette technique se situe autour de 67 ans.