Chaque année, environ 70 000 jeunes adultes âgés de 15 à 39 ans sont diagnostiqués avec un cancer en France. Pour beaucoup de ces patients, l'idée de fonder une famille reste un objectif important. Le cancer et ses traitements peuvent avoir un impact significatif sur la fertilité, affectant non seulement la capacité de concevoir, mais aussi l'image de soi et les projets de vie futurs. La préservation de la fertilité devient alors une préoccupation majeure, nécessitant une information complète et un accompagnement personnalisé.
Il est crucial de comprendre que des options de préservation de la fertilité existent et peuvent être explorées avant le début des traitements contre le cancer. Nous aborderons les options pour les femmes et les hommes, les délais à considérer et l'importance d'un accompagnement adapté. L'objectif est de vous donner les clés pour prendre des décisions éclairées concernant votre avenir reproductif.
Comprendre l'impact des traitements du cancer sur la fertilité
Les traitements contre le cancer, bien qu'essentiels pour la guérison, peuvent malheureusement affecter la fertilité. Il est important de comprendre comment ces traitements agissent et quels sont les facteurs qui influencent le risque d'infertilité. Une consultation spécialisée en préservation de la fertilité est donc indispensable pour une évaluation personnalisée et pour envisager les meilleures stratégies de protection de la fertilité.
Mécanismes d'action des traitements et leur impact sur les organes reproducteurs
La chimiothérapie, un traitement courant contre le cancer, utilise des médicaments pour détruire les cellules cancéreuses. Malheureusement, ces médicaments peuvent également endommager les cellules saines, y compris les ovaires chez les femmes et les testicules chez les hommes. Certains types de chimiothérapie, comme ceux à base d'alkylants, sont plus toxiques pour les organes reproducteurs que d'autres, mais dans tous les cas, il existe un risque de diminution de la réserve ovarienne et de production de spermatozoïdes, impactant directement la fertilité future.
La radiothérapie, qui utilise des rayons à haute énergie pour cibler les cellules cancéreuses, peut également affecter la fertilité si la zone irradiée est proche des organes reproducteurs. L'exposition directe des ovaires ou des testicules aux radiations peut entraîner des dommages irréversibles, conduisant à une insuffisance ovarienne prématurée ou à une azoospermie. De plus, les effets secondaires de la radiothérapie peuvent se manifester à long terme, même après la fin du traitement, avec un risque de complications endocriniennes et de stérilité.
La chirurgie, qui consiste à retirer physiquement les tumeurs cancéreuses, peut également avoir un impact sur la fertilité si elle implique l'ablation d'organes reproducteurs, tels que les ovaires, l'utérus ou les testicules. Même si l'organe n'est pas complètement retiré, la chirurgie peut perturber la fonction hormonale, affectant la production d'hormones sexuelles essentielles et compromettant la fertilité à long terme. La conservation de la fonction hormonale est un objectif important lorsque la chirurgie est inévitable.
Les thérapies ciblées et l'immunothérapie, des traitements plus récents contre le cancer, peuvent également avoir des effets sur la fertilité, bien que ces effets soient encore à l'étude. Certaines thérapies ciblées peuvent affecter la fonction ovarienne, tandis que l'immunothérapie peut potentiellement induire une inflammation des organes reproducteurs. Il est important de discuter avec votre médecin des risques potentiels de ces traitements sur votre fertilité avant de commencer le traitement, pour évaluer les options de préservation de la fertilité si nécessaire.
Facteurs influençant le risque d'infertilité
Le risque d'infertilité après un traitement contre le cancer dépend de plusieurs facteurs. L'âge du patient est un facteur important, car la réserve ovarienne des femmes diminue naturellement avec l'âge, passant d'environ 1 million d'ovocytes à la naissance à quelques centaines à la ménopause. Par conséquent, les femmes plus âgées sont plus susceptibles de devenir infertiles après un traitement contre le cancer. De même, la qualité du sperme des hommes peut diminuer avec l'âge, avec une diminution de la mobilité et du nombre de spermatozoïdes, ce qui peut affecter leur fertilité.
Le type de cancer et le type de traitement utilisé sont également des facteurs importants. Certains cancers, comme les cancers du sein et les lymphomes, nécessitent des traitements plus agressifs que d'autres, ce qui peut augmenter le risque d'infertilité. De plus, la dose et la durée du traitement jouent un rôle important. Plus la dose est élevée et la durée longue, plus le risque d'infertilité est élevé. Par exemple, une dose cumulée élevée de cyclophosphamide est associée à un risque accru d'insuffisance ovarienne prématurée.
Enfin, la fonction reproductrice préexistante du patient peut également influencer le risque d'infertilité. Si un patient avait déjà des problèmes de fertilité avant le cancer, comme une faible réserve ovarienne ou une oligospermie, le risque d'infertilité après le traitement peut être plus élevé. Une évaluation de la fertilité avant le début du traitement est donc essentielle pour anticiper les risques et proposer les options de préservation les plus adaptées.
Importance d'une consultation spécialisée en préservation de la fertilité
Compte tenu de l'impact potentiel des traitements contre le cancer sur la fertilité, il est essentiel de consulter un spécialiste en préservation de la fertilité dès que possible après le diagnostic. Cette consultation permettra d'évaluer votre risque individuel d'infertilité et de discuter des options les plus appropriées pour préserver votre fertilité. La collaboration entre votre oncologue et le spécialiste de la fertilité est cruciale pour une prise en charge optimale, permettant de coordonner les traitements oncologiques et les stratégies de préservation de la fertilité.
Options de préservation de la fertilité pour les femmes
Plusieurs options sont disponibles pour les femmes souhaitant préserver leur fertilité avant un traitement contre le cancer. Ces options peuvent être divisées en options établies et options expérimentales ou en cours d'évaluation. Le choix de l'option la plus appropriée dépendra de plusieurs facteurs, notamment l'âge de la patiente, le type de cancer, le type de traitement prévu et le temps disponible avant le début du traitement. Il est important de discuter avec votre médecin pour déterminer quelle option est la plus appropriée pour vous, en tenant compte de vos préférences et de vos objectifs de fertilité.
Options établies
Cryoconservation d'ovocytes (congélation d'ovules)
La cryoconservation d'ovocytes, ou congélation d'ovules, est une option bien établie pour les femmes souhaitant préserver leur fertilité. Le processus implique une stimulation ovarienne pour produire plusieurs ovules, une ponction ovocytaire pour recueillir les ovules, et la congélation des ovocytes par vitrification, une technique de congélation rapide qui minimise les dommages cellulaires. Le taux de succès de la cryoconservation d'ovocytes dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge de la femme et la qualité des ovocytes, avec un taux de grossesse d'environ 40 à 60% par cycle de décongélation chez les femmes de moins de 35 ans.
- Stimulation ovarienne par injections hormonales.
- Ponction ovocytaire sous contrôle échographique.
- Vitrification ultra-rapide pour préserver la qualité des ovocytes.
Il est possible de réaliser une stimulation ovarienne en urgence avant le début du traitement contre le cancer, mais cela peut nécessiter un délai de quelques semaines. Le protocole de stimulation ovarienne peut être adapté pour réduire la durée et l'exposition aux hormones. Le coût de la congélation d'ovocytes peut varier de 3000 à 5000 euros par cycle, et certains centres offrent des plans de paiement ou des réductions pour les patients atteints de cancer. Des aides financières peuvent être disponibles par le biais d'associations ou de fondations, comme la Ligue contre le cancer ou l'association FERTILYS, qui peuvent contribuer à couvrir une partie des frais.
Cryoconservation d'embryons (congélation d'embryons)
La cryoconservation d'embryons, ou congélation d'embryons, est une autre option bien établie pour les femmes souhaitant préserver leur fertilité. Ce processus implique une fécondation in vitro (FIV) après stimulation ovarienne, suivie de la congélation des embryons. L'avantage de la congélation d'embryons par rapport à la congélation d'ovocytes est que les embryons sont plus résistants à la congélation et à la décongélation, avec un taux de survie d'environ 90%. Cependant, la congélation d'embryons nécessite un partenaire ou un donneur de sperme, ce qui peut ne pas être une option pour toutes les femmes.
- Nécessite un partenaire ou un donneur de sperme.
- Les embryons sont plus résistants à la congélation.
- Taux de survie des embryons après décongélation : environ 90%.
La vitrification d'embryons, une technique de congélation rapide, est souvent préférée à la congélation lente car elle permet de réduire le risque de formation de cristaux de glace qui pourraient endommager les embryons. La vitrification a augmenté considérablement les taux de survie des embryons après décongélation, passant d'environ 70% avec la congélation lente à plus de 90% avec la vitrification. La sélection des embryons à congeler se fait sur des critères morphologiques et de développement, afin de maximiser les chances de succès lors de la décongélation et du transfert.
Transposition ovarienne (ovariopéxie)
La transposition ovarienne, ou ovariopéxie, est une intervention chirurgicale qui consiste à déplacer les ovaires hors du champ de radiothérapie. Cette option n'est possible que si la patiente doit subir une radiothérapie pelvienne, comme dans le cas de cancers du col de l'utérus ou de lymphomes. En déplaçant les ovaires, on peut réduire le risque de dommages causés par les radiations, préservant ainsi la fonction ovarienne et la fertilité. La transposition ovarienne est généralement réalisée par laparoscopie, une technique chirurgicale mini-invasive qui permet une récupération plus rapide.
Cette procédure n'est efficace que dans les cas où la radiothérapie est limitée à la région pelvienne. Dans certains cas, une protection ovarienne hormonale, par l'administration d'agonistes de la GnRH, est administrée en combinaison avec la transposition pour augmenter les chances de préservation de la fonction ovarienne. Le taux de succès de la transposition ovarienne dépend de la dose de radiation et de la distance à laquelle les ovaires sont déplacés du champ de radiation. Une étude a montré que la transposition ovarienne permet de préserver la fonction ovarienne dans environ 80% des cas.
Options expérimentales ou en cours d'évaluation
Cryoconservation de tissu ovarien
La cryoconservation de tissu ovarien est une option expérimentale qui consiste à prélever et à congeler un fragment de cortex ovarien. Le cortex ovarien contient des follicules primordiaux, qui sont les précurseurs des ovocytes. Après la fin du traitement contre le cancer, le tissu ovarien congelé peut être greffé dans le corps de la patiente, ce qui peut restaurer la fonction ovarienne et permettre une grossesse. La cryoconservation de tissu ovarien est une option particulièrement intéressante pour les jeunes filles prépubères, qui ne peuvent pas bénéficier de la congélation d'ovocytes.
Les recherches actuelles se concentrent sur l'amélioration de la maturation in vitro des follicules ovariens issus du tissu ovarien congelé. Cela pourrait permettre d'obtenir des ovocytes matures sans avoir à greffer le tissu ovarien dans le corps de la patiente, évitant ainsi le risque de complications chirurgicales. Des techniques de culture tridimensionnelles et l'utilisation de facteurs de croissance sont explorées pour améliorer le développement des follicules in vitro. Actuellement, environ 130 naissances ont été rapportées dans le monde après une greffe de tissu ovarien congelé.
- Particulièrement utile pour les jeunes filles prépubères.
- Recherche sur la maturation in vitro des follicules.
- Environ 130 naissances dans le monde après greffe.
Protection ovarienne hormonale (agonistes de la GnRH)
La protection ovarienne hormonale consiste à administrer des agonistes de la GnRH (hormone de libération des gonadotrophines) pendant la chimiothérapie. Ces médicaments suppriment temporairement la fonction ovarienne, en induisant une ménopause artificielle, ce qui peut réduire le risque de dommages causés par la chimiothérapie. L'efficacité de cette méthode est controversée, et elle est souvent utilisée en complément d'autres méthodes de préservation de la fertilité, comme la congélation d'ovocytes.
Des études sont en cours pour évaluer l'efficacité des inhibiteurs de CDK4/6 dans la protection des ovaires pendant la chimiothérapie. Ces médicaments pourraient protéger les cellules ovariennes en bloquant leur cycle cellulaire et en les rendant moins vulnérables aux effets toxiques de la chimiothérapie. Les résultats préliminaires sont encourageants, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l'efficacité de ces médicaments. L'administration d'agonistes de la GnRH commence généralement 1 à 2 semaines avant le début de la chimiothérapie et se poursuit pendant toute la durée du traitement.
- Suppression temporaire de la fonction ovarienne.
- Utilisée en complément d'autres méthodes.
- Inhibiteurs de CDK4/6 : en cours d'évaluation.
Options de préservation de la fertilité pour les hommes
Les hommes confrontés à un traitement contre le cancer disposent également d'options pour préserver leur fertilité. Comme pour les femmes, ces options se divisent en options établies et options expérimentales. Le choix de l'option la plus appropriée dépendra de plusieurs facteurs, notamment l'âge de l'homme, le type de cancer, le type de traitement prévu et la qualité du sperme avant le traitement. Une consultation avec un spécialiste de la fertilité masculine est essentielle pour évaluer les options et prendre des décisions éclairées.
Option établie
Cryoconservation de sperme (congélation de sperme)
La cryoconservation de sperme, ou congélation de sperme, est l'option la plus courante et la plus efficace pour les hommes souhaitant préserver leur fertilité. Le processus consiste à recueillir des échantillons de sperme avant le début du traitement, puis à congeler le sperme pour une utilisation future. Il est recommandé de recueillir plusieurs échantillons de sperme, si possible, afin d'augmenter les chances de succès de la procréation assistée, car la qualité du sperme peut varier d'un échantillon à l'autre. Le sperme congelé peut être conservé pendant plusieurs années, voire des décennies, sans altération significative de sa qualité.
Dans certains cas, le recueil de sperme peut être difficile en raison de l'anxiété ou des effets secondaires du traitement, comme une diminution de la libido ou des troubles de l'éjaculation. Dans ces situations, le recueil de sperme par stimulation électrique peut être envisagé. Cette technique consiste à stimuler électriquement les nerfs qui contrôlent l'éjaculation, permettant ainsi de recueillir du sperme même en cas de problèmes d'éjaculation. Environ 85 % des hommes parviennent à fournir un échantillon de sperme utilisable grâce à cette technique.
Options expérimentales ou en cours d'évaluation
Cryoconservation de tissu testiculaire
La cryoconservation de tissu testiculaire est une option expérimentale qui consiste à prélever et à congeler du tissu testiculaire contenant des cellules souches spermatogoniales, qui sont les précurseurs des spermatozoïdes. Cette option est particulièrement intéressante pour les jeunes garçons prépubères, qui ne peuvent pas produire de sperme. Après la fin du traitement contre le cancer, le tissu testiculaire congelé pourrait potentiellement être utilisé pour restaurer la spermatogenèse, soit par greffe du tissu testiculaire, soit par maturation in vitro des cellules souches spermatogoniales.
Les chercheurs étudient activement des techniques de culture in vitro des cellules souches spermatogoniales pour augmenter le nombre de cellules disponibles pour la greffe. Cette approche pourrait améliorer les chances de succès de la restauration de la fertilité. Des facteurs de croissance et des matrices extracellulaires sont utilisés pour stimuler la prolifération et la différenciation des cellules souches spermatogoniales in vitro. Les résultats des études précliniques sont prometteurs, mais des études cliniques sont nécessaires pour confirmer l'efficacité de cette approche chez l'homme. La quantité de tissu testiculaire prélevée est généralement de l'ordre de 1 à 2 millimètres cubes.
Protection testiculaire hormonale (agonistes de la GnRH)
Comme pour les femmes, la protection testiculaire hormonale avec des agonistes de la GnRH est une option en cours d'évaluation pour les hommes. L'objectif est de supprimer temporairement la fonction testiculaire pendant la chimiothérapie, ce qui pourrait réduire le risque de dommages causés par les médicaments. Cependant, les données disponibles sur l'efficacité de cette méthode sont moins nombreuses que pour la protection ovarienne, et les résultats des études sont contradictoires.
Des études sont également menées sur l'utilisation d'antioxydants et d'autres médicaments pour protéger les testicules pendant la chimiothérapie. Ces traitements pourraient aider à prévenir les dommages causés par les radicaux libres produits pendant le traitement. La vitamine E, le sélénium et le coenzyme Q10 sont quelques exemples d'antioxydants qui sont étudiés pour leur potentiel protecteur. Bien que les résultats soient préliminaires, ils suggèrent que ces traitements pourraient contribuer à préserver la fertilité masculine pendant la chimiothérapie. La prise de ces suppléments doit être discutée avec un professionnel de santé.
Aspects importants à considérer
Au-delà des options spécifiques pour les hommes et les femmes, plusieurs aspects importants doivent être pris en compte lors de la planification de la préservation de la fertilité. Ces aspects incluent les délais, les facteurs éthiques et légaux, les aspects psychologiques et les coûts financiers. Une approche multidisciplinaire, impliquant des oncologues, des spécialistes de la fertilité, des psychologues et des conseillers financiers, est essentielle pour une prise en charge optimale.
Délais
L'un des aspects les plus importants à considérer est le délai. Il est crucial d'agir rapidement après le diagnostic de cancer, car les traitements peuvent commencer rapidement. Certaines options de préservation de la fertilité, comme la stimulation ovarienne, nécessitent plusieurs semaines, il est donc important de ne pas tarder. Dans l'idéal, la consultation avec le spécialiste de la fertilité devrait avoir lieu dans les 48 heures suivant le diagnostic de cancer. Si les délais sont très courts, certaines options peuvent être exclues, mais il est toujours possible de discuter des alternatives avec votre médecin, comme la congélation d'ovocytes en cycle spontané ou la cryoconservation de tissu ovarien.
Facteurs éthiques et légaux
La préservation de la fertilité soulève également des questions éthiques et légales. Le consentement éclairé du patient est essentiel, et il est important de discuter de la gestion des embryons congelés en cas de décès ou de divorce. De plus, la législation concernant la PMA (procréation médicalement assistée) varie d'un pays à l'autre, il est donc important de se renseigner sur les lois en vigueur dans votre pays. En France, la loi de bioéthique encadre la PMA et la préservation de la fertilité. Dans certains pays, le dépistage des maladies génétiques sur les embryons avant la réimplantation (DPI) est autorisé, tandis que dans d'autres, il est interdit. Les couples doivent être informés des implications éthiques et légales de ces différentes options.
Aspects psychologiques
Le diagnostic de cancer et la nécessité de prendre des décisions concernant la préservation de la fertilité peuvent être très stressants et anxiogènes. Il est important de rechercher un soutien psychologique pour vous et votre partenaire. Parler à un thérapeute ou à un conseiller peut vous aider à faire face à vos émotions et à prendre des décisions éclairées. La préservation de la fertilité peut être perçue comme une source d'espoir et de contrôle face à la maladie, mais elle peut également susciter des inquiétudes et des doutes. Il existe de nombreux groupes de soutien pour les patients confrontés à ces problématiques. Ces groupes peuvent offrir un espace sûr pour partager vos expériences et apprendre des autres. Environ 40% des patients atteints de cancer présentent des symptômes de détresse psychologique, soulignant l'importance d'un accompagnement adapté.
Coût financier
Les options de préservation de la fertilité peuvent être coûteuses. Le coût de la congélation d'ovocytes, de la congélation de sperme et de la conservation des embryons peut varier considérablement. En France, la sécurité sociale prend en charge une partie des frais de PMA, mais certains coûts restent à la charge des patients. Il est important de se renseigner sur les coûts de chaque option et de rechercher les aides financières disponibles. Certaines assurances peuvent couvrir une partie des coûts, et certaines associations ou fondations peuvent offrir des bourses ou des subventions. Le crowdfunding peut être une option pour les patients ayant des difficultés financières pour couvrir les coûts de la préservation de la fertilité. Des plateformes en ligne permettent de collecter des fonds auprès de proches et d'étrangers. Le coût total d'une FIV avec congélation d'embryons peut varier de 3000 à 6000 euros, selon les centres et les traitements associés.
Après le traitement : utilisation des options de préservation de la fertilité
Une fois le traitement contre le cancer terminé, et après une période de suivi et de surveillance, vous pourrez envisager d'utiliser les options de préservation de la fertilité que vous avez choisies. Le délai d'attente avant de pouvoir envisager une grossesse après le cancer dépendra du type de cancer et du traitement reçu, et devra être discuté avec votre oncologue. Cela peut impliquer une grossesse après le cancer, des options de PMA et un accompagnement psychologique et de la parentalité. Un suivi médical rigoureux est essentiel pour assurer la sécurité de la mère et de l'enfant.
Grossesse après le cancer
Une grossesse après le cancer est possible, mais elle nécessite un suivi médical spécifique. Il est important de discuter avec votre médecin des risques et des précautions à prendre. Par exemple, certaines chimiothérapies peuvent avoir des effets à long terme sur le cœur, il peut donc être nécessaire de surveiller la santé cardiovasculaire pendant la grossesse. Un protocole de surveillance de la santé cardiovasculaire, incluant des échocardiographies régulières, peut être mis en place pendant la grossesse pour détecter et gérer les problèmes potentiels. La surveillance de la fonction thyroïdienne est également importante, car certains traitements peuvent affecter la thyroïde.
Options de PMA (procréation médicalement assistée)
Si vous avez congelé des ovocytes ou des embryons, vous pourrez envisager une FIV (fécondation in vitro) pour concevoir un enfant. Le taux de succès de la FIV dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge de la femme, la qualité des ovocytes ou des embryons, et la technique utilisée. Si vous avez congelé du sperme, vous pourrez envisager une insémination artificielle. Si la fonction reproductrice n'a pas pu être préservée, vous pourrez envisager un don d'ovocytes ou de sperme, une option qui permet à de nombreux couples de réaliser leur projet parental. L'adoption est également une option à considérer.
Accompagnement psychologique et de la parentalité
La transition vers la parentalité après une expérience de cancer peut être difficile. Il est important de rechercher un soutien psychologique pour vous aider à vous adapter à votre nouveau rôle de parent. La peur de la récidive, les difficultés liées à la fatigue et les changements corporels peuvent affecter l'estime de soi et la relation de couple. De nombreux thérapeutes et conseillers sont spécialisés dans l'accompagnement des parents ayant vécu un cancer.Un soutien continu peut être bénéfique pour la confiance en soi des nouveaux parents et pour la dynamique familiale. Il est compréhensible de ressentir un large éventail d'émotions pendant cette période, et un accompagnement professionnel peut faciliter l'adaptation. L'objectif est d'assurer une transition harmonieuse et épanouissante vers la parentalité. N'hésitez pas à solliciter l'aide de professionnels pour vous soutenir dans ce nouveau chapitre de votre vie. Vous méritez de vivre pleinement cette expérience enrichissante.
En conclusion, la préservation de la fertilité avant un traitement contre le cancer est une question importante qui mérite d'être abordée le plus tôt possible après le diagnostic. Des options existent et permettent à de nombreux patients de réaliser leur projet parental après le cancer. Une information complète, un accompagnement personnalisé et une approche multidisciplinaire sont essentiels pour prendre des décisions éclairées et préserver l'espoir d'une future famille.